Ça fait maintenant plus de 8 mois qu’Emma, ma fille de 6 ans, a commencé le judo. Autant vous dire que j’ai plongé tête la première dans ce monde fascinant ! Ancien grimpeur reconverti en guide de haute montagne, j’ai toujours eu un faible pour les équipements techniques. Et croyez-moi, le choix d’un kimono de judo n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser ! Après plusieurs achats et de longues discussions avec les senseis du dojo, je vous partage tout ce que j’ai appris sur cet équipement essentiel pour progresser efficacement et confortablement sur le tatami.
Kimono, ou plutôt Judogi
Première chose à savoir : le terme « kimono de judo » couramment utilisé en Occident n’est pas totalement exact. Le véritable nom de la tenue du judoka est le « judogi ». En effet, le terme kimono désigne l’intégralité des vêtements traditionnels japonais et non uniquement la tenue d’arts martiaux. Néanmoins, l’usage du terme « kimono de judo » s’est largement répandu parmi les pratiquants.
Composition d’un judogi
Un judogi complet se compose de trois éléments essentiels :
- La veste (uwagi) : élément principal reconnaissable à son tissage spécifique
- Le pantalon (zubon) : souvent muni d’une taille élastiquée et de cordons de serrage
- La ceinture (obi) : sert à maintenir la veste et indique le grade du judoka
Côté couleurs, le judogi existe traditionnellement en blanc, mais on trouve également des modèles bleus destinés à différencier les combattants lors des compétitions. La couleur bleue est notamment utilisée dans les compétitions internationales et les championnats de France de judo de première division, tant individuels que par équipes.
Les différents types de kimonos de judo

Kimonos pour débutants
Les kimonos destinés aux débutants se caractérisent par leur légèreté, leur souplesse et leur prix abordable. Pour Emma qui commençait le baby judo, j’ai d’abord opté pour un modèle simple comme l’ADIDAS J200 Evolutif. Le modèle Seito judo de la gamme FightArt, créée par Teddy Riner, est également excellent pour les plus jeunes avec un prix d’environ 39€.
Kimonos d’entraînement
À partir de la ceinture orange ou pour les débutants adolescents et adultes, il est conseillé d’opter pour un kimono en grain de riz d’entrée de gamme avec un grammage autour de 300-400g. Des modèles comme le Judo-gi Mizuno Kodomo ou le Kimono de judo J350 ADIDAS offrent un bon équipement sécuritaire pour cette catégorie de pratiquants. Le modèle Bushi de FightArt, proposé à environ 54€, constitue également une option intéressante pour l’entraînement régulier.
Kimonos de compétition
Pour la compétition, des kimonos plus résistants avec un grammage élevé sont nécessaires. Le judogi doit obligatoirement être de type « grain de riz » pour assurer une résistance adéquate aux tractions. Des modèles comme le Kimono de judo CHAMPION III IJF d’Adidas (339€) ou le Kimono judo compétition Sempai de FightArt (environ 158€) répondent aux exigences des compétiteurs. KuSakura propose également des judogis haut de gamme spécialement conçus pour la compétition, comme le modèle Compétition Japan (JOF).
Choisir son kimono selon son niveau de pratique
Pour les enfants débutants
Un peu comme quand j’initie les enfants à l’accrobranche, la priorité pour les petits judokas débutants est le confort et la liberté de mouvement. Emma a commencé avec un kimono simple, léger et confortable. Un modèle comme le Budo judo Junior (environ 20€) ou le Seito judo junior (31,58€) est parfaitement adapté. Ces kimonos ne nécessitent pas un tissage en grain de riz sophistiqué et doivent surtout permettre une liberté de mouvement pour l’apprentissage des bases et des chutes.
Pour les adolescents et adultes débutants
Pour cette catégorie de pratiquants, il est recommandé de choisir un kimono avec un grammage intermédiaire de l’ordre de 400-600g, à la fois souple et léger. Des modèles comme le KIMONO de judo TRAINING J500 (69,99€) offrent un bon compromis entre résistance et confort. Ces kimonos doivent pouvoir résister aux projections et aux tractions, contrairement aux modèles pour enfants qui seraient insuffisants pour des adolescents ou adultes.
Pour les judokas confirmés
Les judokas de ceinture verte à marron devraient opter pour des kimonos de milieu de gamme, avec un grammage supérieur (400-600g). Ces judogis polyvalents, généralement autour de 100€, permettent de faire face à toutes les situations d’entraînement intensif. Le Kimono de judo MILLENIUM J990GI (189,99€) ou le J690 QUEST (137,99€) constituent de bons exemples pour cette catégorie de pratiquants.
Les critères techniques à considérer

Le grammage est un critère déterminant pour choisir un kimono de judo adapté à votre pratique. Comparable à l’épaisseur d’une corde d’escalade, plus le grammage est élevé, plus le kimono est résistant mais moins il est maniable. Les débutants et l’entraînement léger nécessitent un grammage de 300-400g, les judokas confirmés et l’entraînement régulier s’orientent vers du 400-600g, tandis que la compétition de haut niveau exige 800g et plus. Pour les compétiteurs, le poids moyen d’un équipement complet atteint environ 2kg pour la veste et 850g pour le pantalon.
Deux types de matériaux principaux sont utilisés pour les kimonos de judo, chacun avec ses avantages. Le judogi 100% coton est très résistant au lavage et à l’usure, mais rétrécit légèrement lors des premiers lavages, nécessitant de prévoir une taille au-dessus lors de l’achat. Ce type de judogi est particulièrement adapté aux randoris souples. Le judogi en polycoton, quant à lui, ne rétrécit pas au lavage et résiste bien à la déformation et à la traction, apportant un meilleur confort et convenant parfaitement aux randoris soutenus, comme le démontre le modèle Seito de FightArt avec son mélange polyester-coton.
Le tissage « grain de riz » représente une caractéristique fondamentale des kimonos de judo de qualité, offrant une meilleure résistance aux prises et aux tractions lors des combats. Pour les compétitions, ce type de tissage est d’ailleurs obligatoire. La veste d’un judogi traditionnel présente une construction spécifique, avec un tissage en « grain de riz » dans sa partie haute pour maximiser la résistance où les prises sont les plus fréquentes, tandis que la partie basse affiche un motif losangé, combinant ainsi robustesse et souplesse dans un même vêtement technique.
Guide des tailles pour kimono de judo
En règle générale, il est conseillé de choisir sa taille de kimono de judo selon la formule suivante : votre taille + 5cm pour tenir compte de la marge de rétrécissement potentielle au lavage. Certaines marques comme FightArt proposent des tailles espacées de 10cm en 10cm pour faciliter le choix.
J’ai fait l’erreur au début de prendre un kimono trop juste pour Emma, pensant qu’il lui irait parfaitement. Résultat : après deux lavages, il était déjà trop court ! Un peu comme pour le matériel de montagne, mieux vaut prévoir un peu plus grand que trop juste.
Considérations spécifiques selon les marques
Certaines marques peuvent présenter des particularités de taille. Par exemple, le kimono DANHRO est réputé pour tailler un peu grand, ce qui peut influencer le choix de la taille pour les personnes de morphologie fine. Il est donc important de consulter les guides de taille spécifiques à chaque fabricant avant de faire son choix.
Prise en compte du rétrécissement
Le rétrécissement au lavage est un facteur important à considérer, surtout pour les kimonos 100% coton. Les modèles en polycoton comme le Seito de FightArt présentent l’avantage d’avoir « un taux de rétrécissement mieux contrôlé après lavage », à condition de respecter les conditions d’entretien recommandées par le fabricant.
Les grandes marques de kimonos de judo

FightArt et la gamme Teddy Riner : Collection officielle créée en collaboration avec le célèbre judoka, comprenant le modèle Seito pour débutants (39,08€), le Bushi pour l’entraînement (54,08€) et le Sempai pour la compétition (158,25€), ainsi que des éditions limitées comme le Shogun-OR ou les versions spéciales YOME, DPA et GANO.
Adidas, une référence accessible : Propose une gamme complète pour tous les niveaux, du modèle débutant J200E (26,99€) au kimono de compétition CHAMPION III IJF (339€), avec une gamme intermédiaire offrant un excellent rapport qualité-prix comme le J350 CLUB (44,99€) ou le J500 TRAINING (69,99€).
KuSakura, l’excellence japonaise : Considérée comme « la meilleure marque au monde » et inventeur du judogi moderne, proposant des kimonos haut de gamme fabriqués au Japon, avec des modèles spécifiques comme le Judogi Compétition Japan (JOF), le JOA (surnommé « Sensei ») ou encore le JKK spécialement conçu pour les Kata.
Entretien et durabilité du kimono de judo
Conseils de lavage
Pour préserver la qualité et la durée de vie de votre judogi, il est essentiel de suivre les recommandations d’entretien du fabricant. Les kimonos en mélange polyester-coton comme le Seito de FightArt nécessitent des conditions de lavage spécifiques pour maintenir leur qualité et limiter le rétrécissement. Un bon entretien permet de conserver les propriétés du tissu et la résistance des coutures.
Quand remplacer son kimono
Un kimono de judo bien entretenu peut durer plusieurs années, mais certains signes indiquent qu’il est temps de le remplacer : usure excessive du tissu, effilochage des coutures, perte de rigidité de la veste ou décoloration importante. Pour les enfants en croissance, le remplacement sera évidemment plus fréquent en fonction de l’évolution de leur taille.
Pour aller plus loin dans votre pratique
Choisir un kimono de judo adapté n’est que la première étape d’une pratique réussie. La qualité de votre judogi influencera directement votre confort, votre sécurité et votre progression sur le tatami. En investissant dans un équipement approprié à votre niveau et à vos objectifs, vous optimiserez votre expérience et votre plaisir de pratiquer cet art martial emblématique.
Un peu comme en montagne où le bon équipement peut faire toute la différence entre une expérience agréable et une galère, le judogi adapté vous permettra de vous concentrer pleinement sur votre technique plutôt que d’être gêné par une tenue inadaptée. N’hésitez pas à demander conseil à votre sensei ou aux pratiquants plus expérimentés de votre dojo pour affiner votre choix et trouver le kimono qui vous accompagnera tout au long de votre chemin sur la voie du judo.